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8 août 2009

Le Journal de La Somone

Je ne sais si vous êtes tous partis (ou déjà revenus) de vacances, en ce qui me concerne je n'y suis pas encore, alors je vous propose de rattraper un peu notre retard concernant les évènements de ces derniers mois...

Vous vous souvenez que grâce à La presse de la Manche et notamment au journaliste Philippe le Barillier, le Journal de la Somone avait vu le jour. Voici une édition spéciale qui retrace les premières élections municipales de La Somone de mars 2009, évènement majeur pour les Somonois, puisque ces derniers passent du village à la commune pour la première fois dans l'histoire de La Somone.

La Somone, déjà 200 ans d'histoire

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L'avenir est en route

La Somone, fondée vers le début du 19ème siècle, était un petit village paisible habité par des pêcheurs et agriculteurs. Repérée très vite grâce à sa situation géographique entre mer et lagune, elle a commencée à être fréquentée par les Français établis à Dakar dans les années 70, avant de voir le premier hôtel sortir de terre.

Avec la décentralisation elle a appartenu à la communauté rurale de Nguékokh puis celle de Sindia. Le développement du tourisme a entraîné une augmentation rapide de la population, les activités liées directement ou indirectement au tourisme se sont multipliées et lui donnent un autre visage qui dans la réalité n'avait rien à envier à une véritable petite commune d'Afrique.

Certains défis comme la propreté, l'éclairage public, l'assainissement, le développement culturel et social, n'ont cessé de hanter l'esprit des populations. Les Somonois sont allés jusqu'à solliciter une audience au Président de la République, considéré comme par ailleurs comme un habitant des lieux car il y possède une maison, pour partager avec lui certains projets qui ont vite aboutià une nécessité d'une communalisation de notre localité.

Aujourd'hui c'est chose faite par décret du 10 juillet 2008, La Somone est érigée en commune, et les élections sont arrivées pour désigner l'équipe municipale. Avec en tête un maire pour prendre en charge les destinées de notre village, j'allais dire ville, qui nous est tous chère.

(Journaliste : Abdou Babou Dia)

I) PREMIERES MUNICIPALES

La victoire de la liste SOPI

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La participation a été massive dès 8 heures du matin

Le 22 mars 2009 sera gravé dans les annales historiques de la Somone car pour la première fois, les populations sont allées voter pour élire le premier conseil municipal qui sera composé de trente conseillers.

A 8 heures, les bureaux se sont ouverts. Les électeurs très disciplinés ont commencé ont vite commencé à accomplir leur devoir civique.

On a noté une forte mobilisation des électeurs, en attestent les longues queues devant les bureaux de vote toute la journée et leur fermeture un peu prolongée, jusqu'à 19 heures.

L'heure fatidique du dépouillement a commencé un peu plus tard, et c'était comme si tout le village était dehors pour vivre de plus près l'annonce des résultats, mais toujours dans la sérénité, sans aucun incident même s'il y avait la présence des gendarmes sur les lieux.

Des commentaires sont allés bon train au fil des résultats par bureau de vote qui ont été topus favorables à la coalition SOPI. A 23 heures, on pouvait enfin connaître de façon plus précise la victoire nette des bleus qui ont obtenu 896 voix contre 717 suffrages pour les verts.

Il reste la validation des résultats par le comité de recensement départemental de MBour dirigé par le président du tribunal et composé de représentants des partis politiques en compétition.

La commune de Somone a été la seule à échapper à la vague de l'opposition qui a remporté haut la main à Saly, Ngaparou, Popenguine et MBour.

(Journaliste : Abdou Babou Dia)

Les têtes de liste

Salif Diouf, sur la liste du parti socialiste, la cinquantaine, jusqu'ici chef du village, travaille à la SAPCO (Société d'Aménagement de la Petite Côte). Gérant de la station balnéaire de Saly, il occupe en même temps le poste de président de l'amicale des employés de cette boîte. Cet ancien footballeur très connu du département a longtemps représenté le village dans toutes les instances départementales, régionales et nationales. Et garde de solides relations avec l'administration et certains notables du village. Ses faiblesses restent qu'il appartient à un parti politique d'opposition qui a du mal à retrouver ses marques depuis qu'ils ont perdu le pouvoir en 2000 avec le président Abdou Diouf. Aussi a-t-il affiché un peu tardivement son appartenance politique. Il est marié et père de 8 enfants.

Boucar Sadji de la coalition SOPI (changement en Wolof) est un militant du parti démocratique du président Wade arrivé au pouvoir en 2000. A 46 ans, ce jeune sorti de l'université de Dakar avec une licence en géographie travaille depuis plus de 10 ans comme guide interprète de tourisme dans une grande boîte de Dakar avec son bureau de Saly. Il est très impliqué dans la vie associative et occupe, à ce jour le poste de président de l'ADS (Alliance pour le Développement de Somone). On lui prête un bon budget de campagne et son parti a remporté toutes les dernières élections à La Somone. Cependant il netire pas profit de la baisse de popularité du président Wade avec la crise économique et les fortes dissensions de son parti. Il est marié et père de 3 enfants.

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La bonne nouvelle pour Boucar, tête de liste de la coalition

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Les électrices ont été nombreuses à venir chercher leur carte de vote dans l'annexe de la Maison de la Femme

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L'un des meetings de la campagne début mars

" Mon premier municipal "

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Un vote plus politique que local

"J'ai déjà voté aux Présidentielles en 2007. Mon premier vote alors que j'avais 19 ans. J'espérais beaucoup dans Wade. Là, je vais voter pour la première fois pour des municipales. Mon choix est déjà fait. Il est plus politique que local. Le nouveau statut de la commune devrait changer beaucoup de choses. Les infrastructures et la propreté du village par exemple. J'attends en priorité la création d'un service de nettoiement, et des moyens supplémentaires pour l'éducation et al santé. J'aurais aimé me présenter comme conseiller. Ce sera peut-être pour la prochaine fois.

Je ne crois pas que les élections vont diviser la population. Pour l'instant, cette première campagne électorale n'a pas créé de tensions, seulement des discussions. Les deux têtes de listes sont bien vues dans le village. Il me semble, d'après nos discussions entre jeunes, que Boucar a plus de chances de l'emporter."

Ibou NDieng

" Ce sera bénéfique "

"Je vote avec plaisir car je pense que cette recomposition sera bénéfique pour La Somone. Il fallait faire des dizaines de kilomètres pour rallier Sindia et obtenir certains papiers comme des certificats ou des extraits de naissance. D'un point de vue financier, les nouveaux élus devront s'attelet à la tâche pour trouver les fonds nécessaires à faire marcher la commune, à savoir certaines taxes."

Salif Ciss

II) SUR LE VIF

Boucar : "Nous sommes arrimés au pouvoir."

Le premier maire probable de La Somone, issu de la coalition SOPI, se disait porté par le président Wade, qui se considère comme citoyen de la commune. Il affiche néammoins des ambitions très raisonnables.

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La tête de liste Sopi lors de son entretien avec l'équipe de l'association cherbourgeoise Teranga à quelques jours du vote

Sur quels moyens comptez-vous pour développer la nouvelle commune ?

Contrairement à la communauté rurale de Sindia où nous n'étions qu'une petite partie des 19 villages avec un seul représentant, nous allons disposer de moyens propres. Nous prélèverons nos propres taxes foncières et d'entreprises. Par chance, les impôts ne sont pas une nouveauté. Sinon nos adversaires auraient pu accusre le nouveau statut de commune d'en être responsable. Nous aurons aussi désormais des subventions d'Etat, et nous espérons compter sur nos partenaires comme les amis de Cherbourg, démarcher les institutions comme, pourquoi pas, la communauté Européenne. Il ne faudra pas rester les bras croisés mais avoir de l'entregent, user de notre bagou pour convaincre. Par ailleurs, nous avons choisi de nous arrimer au pouvoir présidentiel. En Afrique, il faut bien le dire, on a tendance à aider ceux qui sont de votre côté.

Quelles seront vos priorités ?

Une fois les élections passées, il faudra travailler ensemble, en équipe, pour définir un vrai calendrier des priorités. Nous devrons d'abord installer la mairie, et surtout former les conseillers et soigner les ressources humaines. Nous allons penser bien sûr à l'assainissement. Il est indispensable aussi de créer une vraie maternité. Nous ne pouvons admettre qu'une mère perde sa vie pour donner la vie. Il faut développer l'école, pourquoi pas créer notre propre collège, aider les étudiants comme le propose Abdou Dia afin d'assurer la relève.

Pas d'impérialisme sur la lagune

Allez-vous malgré votre autonomie poursuivre l'intercommunalité ?

Nous nous chargerons de tout ce qui pourra se faire intra muros, mais n'oublions pas que nous sommes dans le département de MBour. Nos voisins pensent la même chose.

Certaines communes de la lagune craignent d'en perdre les retombées au profit de La Somone...

C'est de la peur pour se défendre, notamment parce que les frontières de la commune vont être déplacées vers le Nord et que la lagune sera davantage sur notre territoire. Mais je suis bien placé en tant que responsable du comité de gestion pour savoir que nous devons mener des actions communes afin de préserver ce trésor. Il faudra être très prudent car ce ne sont pas les Somonois qui occupent l'autre rive. Nous sommes embarqués sur la même pirogue et il ne faut pas susciter d'actes de sabotage qui menaceraient l'équilibre écologique.

Quelle est la part de vérité dans le soutien que le président Wade pourrait vous apporter ?

C'est lui-même qui nous a encouragés à changer le statut pour devenir une véritable commune en nous disant qu'il fallait avoir de l'ambition. Quand il a accepté de nous recevoir en tant que Somonois, cela n'a pris qu'une semaine. Il se considère comme citoyen de La Somone où il a construit sa maison bien avant d'être président. Il a déjà aidé à doter la Maison de la Femme d'une animatrice ou encore en installant une gendarmerie alors que nous n'étions qu'un village, ce qui est rare. C'est lui-même qui nous a dit qu'il sera derrière nous.

Il peut nous appuyer en vertu de son pouvoir discrétionnaire. Rien que cette situation peut susciter l'espoir.

Salif : "Ce sera dur."

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L'ancien Chef du Village pense que rien ne tombera du ciel

Salif Diouf reconnaît qu'en tant que chef de village, il n'avait pas les moyens pour développer la commune : "J'ai même payé de mon propre argent les géomètres chargés d'établir le plan d'ensemble de la commune pour que tout soit prêt pour le nouveau statut."

Il est néammoins inquiet : "La commune va hériter de compétences qu'elle n'avait pas. Et il ne faut pas croire que l'argent va tomber du ciel. Le budget de l'Etat suffira à peine à régler les frais de personnel. Il faut surtout changer de mentalité si l'on veut faire de La Somone une commune de référence."

Pour lui, le président Wade n'est pas un argument. Il l'a dit en rencontrant l'association cherbourgeoise Teranga juste avant l'élection : "Vous, les Cherbourgeois, vous n'habitez pas la commune et pourtant vous lui apportez beaucoup. Le président Wade ne s'est jamais arrêté ici ne serait-ce que pour parler aux gens. Il ne paie même pas ses impôts fonciers ! Pour voir si l'appui présidentiel était si efficace, il faudrait regarder à quoi ressemble aujourd'hui sa commune natale. Vous verrez qu'elle n'est pas plus développée que La Somone !" Salif dit quand même qu'il connait Abdoulaye Wade depuis sa jeunesse : "moi aussi, si je veux, je peux le rencontrer, mais si demain il n'est plus là ?"

Pour lui, il ne faut pas penser qu'au pouvoir : "pour certains, être maire, c'est la fête qui commence. Pas pour moi. L'Etat peut donner 30 millions de FCFA à tout casser. Nous devons constituer une équipe dynamique et bien cerner les problèmes et aller démarcher. Les impôts, les habitants ne savent pratiquement pas ce que c'est. Il ne faudrait pas être obligés de dissoudre la commune dans 2 ans si les recettes ne viennent pas !"

III) QUOI DE NEUF DANS LE BOURG

Ca bouge dans le commerce

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Les artisans à l'ouvrage pour satsifaire la forte demande de la construction et l'ameublement

Ces dernières semaines, de nouveaux visages sont arrivés dans la commune.

A l'hôtel Le Baobab, le groupe Accord est parti et a été remplacé par l'enseigne Look Voyage. Le confort s'est amélioré. Il y a d'autres animations avec des gentils organisateurs recrutés dans le réseau, des personnels de sécurité et de service. Les prix ont grimpé, mais le rapport avec la qualité est correct.

Dasn les discothèques, le VIP, devenu Black Aigle, fait maintenant snack-bar le soir et il y a beaucoup de concerts à la Case, par exemple avec Fallou Dieng ou Pape Diouf qui ont fait le plein. Le Caïman a du succès avec ses soirées. L'Afrika 6 a déménagé le long de la plage et a eu raison. Le temple de la drague, c'est toujours à Sally le King Karaoké, à l'étage.

Pas de changements dans les restaurants. Mais nous avons de nouvelles boutiques : un magasin de tissus sénégalais Latire près de l'Afrika Queen, du prêt à porter avec des jeans de marque, trois dibiteries proposent désormais des grillades et même du "michui" comme ils disent sur la devanture.

Le nouveau médecin Mallick est maintenant bien installé et complète l'offre indispensable du dispensaire. Des tailleurs de boubous, des artistes ont aussi pignon sur rue. Les filles ont remarqué un artsite blond aui fait de la peinture et des sculptures modernes dans le style africain. Il paraît que c'est le roi de la Salsa !

Vu à la télé !

L'Afrika Queen a accueilli de nombreux séminaires, sur l'enseignement, la politique, les finances. Il y a même eu un colloque des gardiens de prison. Un créneau en plein développement.

Les artisans du bâtiment ont du travail grâce aux Européens qui construisent leur maison à La Somone. Ils ont bénéficié d'un excellent reportage sur TV5 Monde qui montrait l'engouement suscité par les terrains de la commune.

La valeur sûre reste le lagune, mais aussi les balades en calèches au départ du village. Pour 5000 FCFA, les touristes découvrent les quartiers du village, les écoles, et bien sûr le Baobab couché.

Le supermarché général d'Omar continue sa croissance.

Une boutique de Canal+ est installée près de la pharmacie et propose des abonnements. Les habitants de La Somone, y compris les Sénégalais, en profitent pour ne pas rater les matchs de football.

(Reporter : Bineta NDiaye, présidente du Rotaract jusqu'au 13 mars)

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Le déménagement en bord de mer a fait du bien

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Près de la Maison de la Femme, les prémices d'un bureau de tourisme

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Les valeurs sûres sont toujours là

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Des façades pimpantes

IV) NECROLOGIE

Le village solidaire

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La photo du jeune footballeur a été imprimée sur des tee-shirts au profit de la famille

La solidarité n'est pas un vain mot dans notre village de 4000 habitants. Quand une personne meurt, les activités tournent au ralenti et les gestes de comapssion se multiplient.

Depuis notre édition de l'an dernier, la mort a encore frappé, notamment la partie sensible, c'est-à-dire la jeunesse. Sakho Faye, un jeune footballeur, est décédé en quelques jours. Ses amis ont organisé, début mars, un tournoi de football en sa mémoire, et des tee-shirts à son effigie ont été vendus au profit de sa famille.

Parti à la fleur de l'âge, Sakho Faye, né le 28 août 1986, était un jeune engagé, de par son comportement avec ses parents, ses voisins, ses amis. Les témoignages à ce sujet sont toujours les mêmes et sont éloquents. Sakho laisse derrière lui un village triste, une équipe de football orpheline de lui, des amis, deux parents, ses deux jeunes filles sans leur jeune père.

Te voilà parti prématurément. Sache que tu resteras à jamais gravé gravé dans nos mémoires. Que la terre de La Somone te soit légère. Amen.

6bis

Les jeunes du village ont organisé spontanément un tournoi interquartiers à la mémoire de leur ami trop vite disparu

(Reporter : Célio MBodji)

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Commentaires
K
sava tre mal a la somone le mair a rien fai pour la commune on une commune
A
Bonjour, je m appelle mamadou diallo alpha j habite dans le villa ge de somone je remercie a tte la population de somone qui ont motivé a ces jeunes de faire chaque année un mémorial
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